Un chargeur de batterie au plomb, à énergie solaire

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A quoi ça sert ?

A maintenir une batterie à sa charge maximum, évitant une mise ‘à plat’ à cause d’équipements électroniques branchés en permanence dessus (alarme, pendulette, chargeur de batterie de caméscope en camping…) ou à son autodécharge naturelle.

Mais la condition est que la lumière soit suffisante pour permettre au panneau solaire de générer assez de puissance pour permettre la charge,  donc les voitures dormant au noir dans les garages , n’ont d’autre solution que de remplacer le panneau solaire par une petite alimentation non régulée que l’on trouve à bas prix au supermarché du coin et donnée pour 12V mais délivrant environ 18V à vide.

Il faut dans ce cas avoir le secteur 220V dans son garage.

De plus, tant qu’on y est autant ajouter une sortie remplaçant celle de l’allume cigare et la coupant lorsque la tension batterie est faible, de manière à empêcher une décharge profonde de celle ci, ainsi qu’un multimètre indiquant la tension et le courant de cette batterie.

 

 

Principe de charge

Pour charger une batterie on peut :

1)       Mode permanent : Appliquer une tension permanente de 13.8V grand maximum (13.6V conseillé), car c’est le début de dégagement gazeux, , à l’aide d’un simple régulateur de tension, mais la batterie dans ce cas n’est pas chargée à 100% (env 80%).

2)       Mode BOOST : On charge avec un courant fort (maximum 1/3 de la capacité de la batterie) et on arrête la charge quand la tension atteint 14.4V. La charge est a 100%. Ceci est possible uniquement car le cycle est très rapide, 4 hrs ou 5 hrs max.

3)       Mode entretien :  Charger jusqu’à ce que la tension atteigne un peu plus que le début de dégagement gazeux, soit 14.0V et arrêter la charge qui sera proche de 90% à ce moment là. Et quand la tension redescend en dessous de 13V la charge reprend. Ce mode semi-boost est utilisé quand le courant de charge ne peut être élevé. Atteindre la tension de 14.4V prendrait trop de temps et le dégagement gazeux serait trop important.

C’est ce principe qui est retenu ici.

ATTENTION : Le dégagement gazeux fait s’évaporer le liquide de la batterie. A courte durée c’est pas grave la quantité est faible, mais si c’est plus long , cela peut engendrer un manque de liquide et donc une batterie qui n’a plus toute sa capacité et qui vieillit plus vite.

Ne faire le plein de la batterie qu’avec de l’eau distillée. Toute autre eau contient des impuretés qui mettent les éléments internes en court circuit et la batterie est morte très rapidement .

 

 

 

 

Le montage électronique

Explications du montage

 

Pour commencer, il faut savoir que ce montage étant prévu pour charger une batterie au plomb de 12V à partir d’un panneau solaire, sa consommation a été étudiée pour être la plus faible possible. En effet ce serait dommage de perdre durant la nuit, en alimentation de ce montage,  l’énergie accumulée par une journée ensoleillée. En pratique l’ensemble consomme 2.5mA (voir même 2mA avec un bon régulateur, voir explication plus bas).

 

En bleu foncé : la référence de tension.

Le LM385Z2.5 délivre une tension stable de 2.5V avec seulement 30µA de courant d’alimentation. La tension batterie sera comparée à cette référence pour savoir l’action à mener.

En jaune : circuit contrôle de charge

Ce comparateur à hystérésis  bloque la charge si la tension de la batterie est supérieure à 14V et déclenche la charge si cette tension est inférieure à 13V. L’ampli op est le TL062 qui a une faible consommation de 200µA par circuit.

En orange : circuit contrôle de décharge

Ce deuxième comparateur bloque la sortie ‘type allume cigare’ si la tension batterie est inférieure à 11V. Ceci empêche la décharge profonde. Cette sortie est réactivée pour une tension batterie supérieure à 12.5V soit une batterie moyennement chargée.

En violet : La commande de puissance

Les transistors de commande. De type MOSFET ces transistors sont passant lorsque leur tension entre les broches ‘source’ et ‘gate’ est supérieure à 4V ce qui est le cas quand la sortie des AOP est au niveau bas. Les résistances sont ici pour éviter une surtension, car la tension ‘SG’ ne doit pas dépasser 20V ce qui peut arriver avec une tension du panneau solaire à vide de charge de 22V.

Avec ces résistances, la tension en entrée peut monter à 27V ce qui laisse de la marge.

En rouge :

Les diodes 4148 permettent d’alimenter le montage prioritairement par le panneau solaire, tandis que la diode MBR1545CT est une diode anti-retour évitant la décharge de la batterie dans le panneau solaire en l’absence de soleil. Cette diode a une chute de tension très faible permettant de pas perdre de puissance inutilement.

La LED est utile uniquement au moment de la mise au point après on peut l’enlever car elle consomme 1mA inutilement. En effet le multimètre renseigne à tout moment sur l’état de la charge.

La zener 25V (24V en fait) et la capa de 100µF servent à filtrer les éventuels parasites.  C’est pas du filtrage haut de gamme mais mieux que rien.

En vert : le multimètre

Le circuit de mesure très pratique pour connaître à tout moment la tension de la batterie ou le courant entrant ou sortant de la batterie.

Basé sur un module LCD de mesure ‘tout fait’ et basse consommation (1mA) à base d’ICL7106 cette partie à nécessité quelques adaptations. En effet la partie mesure de ce module possède une référence interne qui est de 3V sous sa tension d’alim, soit de 5.5V pour une alim de 8.5V.

Cette référence haute permet de mesurer des tensions négatives , ce qui est indispensable pour la mesure du courant qui peut être positif ou négatif selon qu’il entre dans la batterie ou qu’il en sorte.

L’ampli OP TL061 basse consommation (200µA) est un sommateur qui fait la somme entre cette tension de référence venant de la broche ‘entrée moins’ du module LCD et la tension à mesurer. Cette tension à mesurer doit être de +-200mVpour obtenir la pleine échelle soit +-1999 à l’écran du module (modèle 3 1/2 digit).

En prenant 1/10  (1K et 100K // 2*3.3M ) de la tension de batterie on peut donc mesurer jusqu'à 20V. Le commutateur permettant de passer de mode courant à mode tension fait afficher un point décimal en mode tension donc la tension sera affichée comme ça :  13.65

Le courant est mesuré grâce a la résistance de 0.1 Ohm qui permet pour obtenir la pleine échelle de 200mV de mesurer un courant de 2A. Comme il n’y a pas de point décimal  pour un courant sortant de 1325mA par ex on aura à l’écran : -1325

Ce module LCD de mesure fonctionne pour une tension d’alim comprise entre 8V et 15V. Mais il n’est pas possible de le faire fonctionner directement sur la batterie car le sommateur nécessite un réglage de ‘point zéro’ qui ajuste la précision des résistances de sommation et corrige l’offset en sortie de l’AOP.

Le fait de faire varier la tension d’alim du module LCD fait varier la tension de référence et modifie donc le zéro et entraîne une erreur de mesure. Le module LCD est donc alimenté avec un régulateur de tension de type LM317L ajusté pour délivrer 8.5V.

Ce régulateur classique nécessite peu de courant (50µA) pour fonctionner comparativement au régulateur de type LM7809  qui nécessitent 6mA. Sa régulation en sortie est efficace si la tension d’entrée est supérieure à la sortie de 1.5V ce qui permet de mesurer sans erreur la batterie jusqu'à 10V. en dessous ce n’est plus aussi précis.

La sortie de ce régulateur est régulée si le courant consommé est supérieur à 1.5 mA pour la plupart des fabricants de ce circuit. Seul ST fait un LM317L qui régule pour un courant de sortie aussi faible que 0.5mA, bravo !. Donc si le régulateur n’est pas de cette marque, il faut ajouter une résistance de 15K en sortie pour consommer les 500µA qui manquent, dommage ça représente une surconsommation inutile de 25% !!! du montage complet (2.5mA au lieu de 2.0mA).

 

La réalisation

 

Il est conseillé de prendre des résistances à 1% pour les comparateurs et la partie mesure.

Ce n’est pas obligatoire, il suffit de mesurer les résistances pour vérifier leurs valeurs et prendre celles se rapprochant au mieux de la valeur théorique, j’ai procédé ainsi pour me débarrasser de mes fonds de tiroirs, et ça marche très bien.

Pour la résistance d’environ 44K nécessaire au premier comparateur, il a été prévu 2 emplacements pour permettre la mise en parallèle de 2 résistances de 47K et 1M.

Pour ajuster les niveaux de départ et d’arrêt de charge (à cause des écarts de valeurs de résistances), il est conseillé de mettre la résistance parallèle sur picots type ‘support de ci’ . Ainsi on peut mettre des résistances sans les souder et vérifier les niveaux de commutation. Une fois la bonne valeur trouvée , on peut la souder directement sur les picots ( 820K dans mon cas ).

Un potentiomètre n’a pas été utilisé car la tenue dans le temps est médiocre, surtout en voiture ou les vibrations sont très présentes.

Le potentiomètre utilisé pour la partie mesure , n’engendrera que des erreurs de mesures s’il vient à défaillir, de plus son état peut être contrôlé à tout moment en vérifiant le zéro de courant de l’ampèremètre.

 

La dérive en température :  prenons comme base de départ une modification de température de 30°C. les résistances à 5% ont une dérive de 200ppm/°C environ et c’est là qu’est tout le problème. Si toutes les résistances avaient la même dérive, elles varieraient de la même proportion et les ponts diviseurs garderaient les mêmes rapports. Mais en fait, par exemple,  une résistance aura une dérive de 220ppm/°c et sa voisine de 180ppm/°c. Cet écart de 40ppm/°C pour 30°C génère donc une dérive de 1200ppm ce qui correspond à 0.12%.

Sur une tension d’environ 6V en point milieu de pont diviseur, cela représente 7mV d’écart. Négligeable pour ce qui est des seuils de départ/fin de charge.

Mais pour la partie multimètre, c’est autre chose : le pont diviseur est à environ 3V , donc la dérive de 0.12% génère un écart de 4mV ce qui à l’affichage correspond à 40 unités (2000 points pour 200mV pleine échelle) . Désastreux ! j’en ai fait l’expérience en plus violent (20°C donnait 80 unités d’écart).

C’est pourquoi je recommande vivement de prendre des résistances à 1% ou mieux pour les deux résistances du pont diviseur de la partie multimètre (3M) et de l’amplification (470K) . La dérive ‘standard’ des modèles 1% n’est plus que de 50ppm/°C soit 4 fois moins. Je n’ai trouvé que des valeurs de 1.5M en 1%, mais c’est pas grave. J’ai gagné un rapport 8 dans la dérive en température qui reste maintenant acceptable (1 unité à l’affichage pour 2°C de dérive). De plus ça me sert de thermomètre : Si l’afficheur indique à vide –18 (au lieu de –3) c’est donc une baisse de température de 2*15=30° donc il fait -5°C de température (réglage initiale à +25°C).

Astucieux non ?

 

Le circuit imprimé et le schéma d’implantation :

 

                        

 

 

Pour réaliser le circuit imprimé, si on veut pas s’embêter, voici une bonne adresse, rapide, tarif pas cher et bon boulot :

http://etronics.free.fr/boutique/boutique.htm

Absolument aucune difficulté dans la réalisation. Il faut juste augmenter l ‘épaisseur des pistes parcourues par des courants forts comme celles servant à la charge et en sortie. Ces pistes à épaissir sont indiquées sur le schéma d’implantation en étant plus foncées.

Le potentiomètre sera un modèle multitours à piste cermet si possible.

L’interrupteur à double circuit permettant de passer du mode mesure tension au mode mesure courant sera câblé comme suit :

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|  1 2 3  |

|  4 5 6  |

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Les contacts 5 et 6 permettent de faire afficher le point sur le LCD (voir photos pour plus de détails).

 

La mise en boîtier est à l’imagination de chacun. J’ai choisi la solution permettant de mettre tout l’ensemble dans le boîtier après le câblage complet. Ceci est pratique pour un éventuel démontage de l’ensemble, sans avoir à recourir au fer à souder.

Le boîtier que j’ai choisi, avec ses 50mm de hauteur se coince impeccablement dans l’emplacement libre de l’autoradio et est donc à proximité de la prise allume cigare.

 

 

Calibrage :  brancher une alim variable réglée vers 13V sur l’entrée batterie (bat)  en respectant bien la polarité.

Mettre l’afficheur LCD en mode ampèremètre avec l’interrupteur  et tourner le potentiomètre multitours pour obtenir –003 à l’affichage. Cela correspond à la consommation du montage. Mettre ensuite l’afficheur en mode voltmètre et tourner le potentiomètre au dos de l’afficheur LCD pour obtenir à l’affichage, la tension correspondante à votre alim. C’est tout c’est fini !

Brancher ensuite la led et vérifier en faisant varier la tension d’alim, les seuils de départ et d’arrêt de charge.

 

La tension d’entrée, est à brancher sur les broches EXT+ et EXT- . panneau solaire ou alimentation CC exemple :  15V/500mA.

La batterie est à brancher sur les broches BAT+ et BAT - .

La sortie type allume cigare est à brancher sur les broches OUT+ et OUT- . attention le courant ne doit pas dépasser 2A sur cette sortie. Il est judicieux de brancher un fusible sur cette sortie.

Après tout ces efforts, le montage est prêt à être utilisé :

Mon chargeur d’accus très pratique en camping, consomme à vide 40mA. A débrancher une fois les accus chargés !!.

Lors d’une charge de trois accus, (deux R06 de 1850mA et un R03 de 900mA) la conso grimpe à plus de 600mA.

Avec un panneau solaire, l’ensemble permet des vacances sans soucis pour ce qui est de l’autonomie électrique.

 

Chacun utilise ce montage comme bon lui semble, sauf industrialisation ,  je décline toute responsabilité concernant sa réalisation et son utilisation.